Page:Benoit L Atlantide.djvu/298

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Il faut marcher alors vers l’oued Telemsi, — dit-elle. — Deux cents kilomètres, cela fait sept jours ?

— Sept jours au moins, Tanit-Zerga.

— À combien est le premier puits ?

— À soixante kilomètres.

Les traits de la petite fille se contractèrent un peu. Mais elle se raidit vite.

— Il faut partir tout de suite.

— Partir, Tanit-Zerga, partir, à pied !

Elle frappa le sol. J’admirai de la voir si forte.

— Il faut partir, — répéta-t-elle. — Nous allons manger et boire ! et faire aussi manger et boire Galé, puisque nous ne pouvons pas emporter toutes les boîtes de conserves, et que l’outre est si lourde que nous n’irions pas dix kilomètres en nous en chargeant. Nous mettrons un peu d’eau dans une boîte de conserves, après l’avoir vidée par un petit trou. Cela nous servira pour l’étape de cette nuit, qui sera une étape de trente kilomètres sans eau. Puis, demain soir, nous partirons pour une nouvelle étape de trente kilomètres, et nous arriverons au puits marqué sur le papier de Cegheïr-ben-Cheïkh.

— Ah ! murmurai-je désolé, — si mon épaule n’était pas comme elle est, j’aurais pu me charger de l’outre.

— Elle est comme elle est, — dit Tanit-Zerga. — Tu prendras la carabine et deux boîtes de conserves. Moi, j’en porterai deux autres, plus celle où il y aura de l’eau. Viens, maintenant. Il faut