Page:Benoit L Atlantide.djvu/97

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« Il y a, ensuite ἀντινέα, de ἀντί et νέος, neuf, ce qui peut signifier deux choses : ou celle qui est le contraire de jeune, c’est-à-dire vieille ; ou celle qui est l’ennemie de la nouveauté, ou l’ennemie de la jeunesse.

« Il y a encore un autre sens de ἀντί, en échange de, qui survient à propos pour compliquer les possibilités ci-dessus ; il y a également quatre sens au verbe νέω, qui signifie tour à tour aller, couler, filer ou tisser, amonceler. Il y a de plus… Et remarquez que je n’ai à ma disposition, sur la bosse d’ailleurs confortable de ce méhari, ni le grand dictionnaire d’Estienne, ni les lexiques de Passow, de Pape ou de Liddel-Scott. Ceci uniquement, mon cher ami, pour vous prouver combien l’épigraphie est science relative toujours subordonnée à la découverte d’un texte nouveau, qui contredit les données antérieures, quand elle n’est pas à la merci des humeurs des épigraphistes et de leurs conceptions particulières de l’univers[1].

— C’est un peu mon avis, — dis-je, — Mais laissez-moi m’étonner qu’avec une vue aussi sceptique des buts que vous poursuivez, vous n’hésitiez pas à affronter des risques qui peuvent être assez grands.

Morhange eut un pâle sourire.

  1. Le capitaine Morhange semble avoir oublié dans cette énumération, par endroits fantaisiste, l’étymologie Ἀνθίνεα, forme dialectale dorienne de Ἀνθίνη, de Ἄνθος fleur, et qui signifierait qui est en fleur. (Note de M. Leroux.)