Que peut contre ſa vie un deſeſpoir ſans armes ?
Ostez le fer, la flame, éloignez de ſes yeux
Tout ce que la nature a de pernicieux,
Et qui d’un miſerable acourcit la miſere,
Les poiſons, les venins, elle ſe peut deffaire,
Si vous n’en arrachez le projet de ſon ſein,
Et vous luy laiſſez tout lui laiſſant le deſſein.
„ Le deſeſpoir eſt fort dans l’eſprit d’une femme,
Empeſchons qu’il n’agiſſe, & retenons ſon ame,
Qu’elle ne cède pas à ſes puiſſans efforts,
C’eſt l’ame de ma gloire ainſi que de ſon corps.
Scène V.
ue nos deſtins ſont doux ! Que la mort a de charmes !
Je n’oy point de ſoûpirs, je ne voy point de larmes,
Nous ne redoutons point l’aproche du trépas,
Et cette horreur commune a pour nous des apas :
La mort tient ſous ſes pieds la fortune aſſervie,