Ce trist e objet me donne une ſenſi ble atteinte,
Et change en verité ce qui n’eſt oit que feinte.
Scène III.
oila cet ennemy de nost re commun bien,
L’homicide cruel de ſon maiſt re, & du mien,
Ce ſang, ce coutelas d’une mort lamentable,
La marque trop certaine, & l’auteur deteſt able,
L’inhumain à vos yeux ſe monſt re ſans beſoin,
Et ſert contre ſoy-meſme à vos yeux de témoin.
Objet triſt e, & funeſt e ! Ici je le confeſſ e,
Mon cœur ne peut cacher la douleur qui le preſſ e,
Je verſerois des pleurs, mais mon œil le peut,
La honte l’en empeſche, & la pitié le veut,
Antoine eſt deplorable, ha forçons toute honte !
Je l’ay vaincu vivant, & mort il me ſurmonte.
Soldat, contente nous d’un funest e recit,
Sçachons comme il eſt mort, dis nous ce qu’il a dit.
Je n’ay