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STANCES, SONNETS, ÉPIGRAMMES.




Espoir.

STANCES.


À la fin j’ai vaincu, malgré sa résistance ;
Mes larmes, mes soupirs, mes fers et mon tourment
Servent d’illustre pompe et de riche ornement
Au triomphe de ma constance.

La Fortune témoigne, au bien qu’elle m’envoie,
Dans les extrémitez de mon cruel malheur,
Que le plus haut étage où monte la douleur
Est le premier point de la joie.

De plus parfaits amans ont leur peine perduë,
À l’acquisition d’un plus débile cœur ;
Et jamais assiégeant ne se vit le vainqueur
D’une place mieux défenduë.