Page:Benson - La nouvelle aurore, 1915.djvu/142

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

l’Oint du Très-Haut. Mais surtout ses yeux allaient et revenaient sans arrêt, avec une expression presque hagarde qui, à plusieurs reprises, ne laissa pas d’inquiéter le P. Jervis, à la figure centrale de toute cette fête, tantôt assise sur un trône, avec un groupe nombreux d’acolytes derrière soi, et tantôt se rendant à l’autel pour l’encenser, et puis enfin s’en allant, portée sur la sedia, vers le palais où, dorénavant, elle avait reconquis le droit de régner.

Le soir, lorsque déjà le soleil commença de s’abaisser derrière l’immense dôme, et que Rome surgit pareille à une cité de rêves orientale, avec des illuminations étincelant à toutes les fenêtres, monsignor Masterman, accoudé au balcon de sa chambre, eut la surprise d’apercevoir une dernière fois la petite figure blanche se dressant debout, au fond de la place, avec la triple croix pontificale étincelant dans sa main ; tout cela parmi un silence qui permettait au prêtre anglais d’entendre distinctement une voix un peu frêle, mais nette et découpée, invoquer sur la cité et le monde, avant l’imposant Amen, la bénédiction du Dieu Tout-Puissant en trois personnes, le Père, le Fils, et le Saint-Esprit.