Page:Benson - La nouvelle aurore, 1915.djvu/209

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Tout le monde savait, en vérité, ce que cette opposition avait d’artificiel ; mais elle était si savamment machinée que l’on avait fini par se demander si elle ne risquait pas d’affecter le vote final de la Chambre des Communes. Quant à la Chambre Haute, celle-là était à peu près unanime en faveur du projet, et déjà il y avait eu quelques démonstrations bruyantes devant les fenêtres de la salle où elle s’assemblait.

L’opposition était artificielle, en ce sens que ses agissements se trouvaient ordonnés à la manière d’une figuration de théâtre, — et l’on savait bien que la plupart des meneurs étaient des Allemands : mais la foule qu’ils avaient réussi à entraîner était devenue si grande que des symptômes d’hésitation s’étaient fait sentir parmi les députés, et même chez quelques-uns des membres les plus en vue du ministère. Deux fois aussi des troubles populaires de mauvais augure avaient accueilli des apparitions publiques du roi, que l’on connaissait comme un très chaud partisan du projet de loi. Et tout cela, naturellement, avait été rendu sensible aux autorités ecclésiastiques avec plus de force que l’on pouvait le soupçonner du dehors. Il y avait eu des lettres de menaces ; à plusieurs reprises la voiture du cardinal avait été arrêtée ; une douzaine de prêtres notoires avaient été molestés dans les rues. Des meetings et réunions de toute espèce s’étaient multipliés, à tel point qu’un moment était arrivé où il semblait que le cardinal et le pre-