Page:Benson - La nouvelle aurore, 1915.djvu/210

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mier ministre se trouvassent désormais seuls pour persister à vouloir le vole complet de la loi. Non pas que personne, parmi les ministres ou la majorité de la Chambre, se résignât à l’abandon définitif ; mais un parti s’était formé en faveur de son ajournement, et l’on espérait que, le projet ainsi renvoyé à plus tard, ses défenseurs auraient beaucoup plus de peine à le faire réussir. D’autre part, il est vrai, quelques parlementaires obstinés affirmaient que, précisément en raison de la situation critique des catholiques allemands, l’occasion était bonne, pour l’Angleterre, de franchir le dernier pas ; que toute hésitation ne manquerait pas d’être prise pour un signe de faiblesse, et que l’ajournement du projet marquerait une avance considérable de la cause des socialistes.

Cependant le ministre avait résolu d’exiger un vote décisif ce soir-là ; et les hôtes de lord Southminster songeaient que trois ou quatre issues différentes pouvaient se produire. D’abord, il était possible que le projet de loi fût voté, si les chefs parvenaient à ranimer la confiance dans l’âme de leurs suivants. En second lieu, la loi pouvait être rejetée, si la panique s’étendait. Ou bien encore la loi pouvait passer avec une faible majorité, et, dans ce cas, il était à craindre qu’un long délai s’écoulât avant la soumission du projet voté à la signature royale. En quatrième lieu, enfin, les catastrophes les plus graves étaient à redouter si la foule, assemblée devant le palais du Parlement et grossie