Page:Benson - Le Maître de la terre.djvu/210

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combattu dans le passé. Il semblerait plutôt que le temps est enfin venu dont parlait l’Apôtre, quand il disait que « le grand jour ne viendrait pas avant que se produisît d’abord un grand reniement, et avant que se révélât cet Homme du Péché », ce Fils de la Perdition, qui s’opposerait et s’exalterait par-dessus tout ce qui est appelé Dieu.

« Ce n’est plus contre telle ou telle force particulière que nous avons à lutter, mais contre l’immensité, désormais dévoilée, de ce Pouvoir dont le temps nous a été prédit, et dont la destruction est éternellement préparée ! »

Encore une pause. Percy étreignit le siège du simple banc de bois où il était assis, pour essayer d’arrêter le tremblement de ses mains. Au mouvement sourd de tout à l’heure avait succédé, maintenant, un silence solennel. Le pape eut une longue aspiration, tourna lentement la tête à plusieurs reprises, et puis il continua, d’un ton encore plus ferme et plus décidé :

— Il a donc paru bon à Notre humilité que le vicaire du Christ invitât lui-même les enfants de Dieu à ce combat nouveau : et, ainsi, notre intention est d’enrôler, sous le titre de l’ordre du Christ Crucifié, tous ceux qui voudront s’offrir pour ce service suprême. Ce que faisant, Nous n’ignorons point la nouveauté de notre action ; et c’est délibérément que Nous négligeons toutes les précautions qui ont été jugées nécessaires dans le passé ; ne prenant conseil, dans cette matière, de nul autre que de Celui