Page:Benson - Le Maître de la terre.djvu/326

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— Allez chercher votre manteau, mon père ! répéta-t-il, par-dessus son épaule. Pendant ce temps, je vais appeler !

Quand le prêtre arriva, trois minutes après, les pieds chaussés de pantoufles et un manteau sur ses épaules, apportant un autre manteau pour son maître, celui-ci était assis à la table de l’appareil. Il ne leva pas même la tête, à l’arrivée du prêtre, mais, une fois de plus, pressa sur le levier qui, communiquant avec la longue perche dressée au-dessus d’eux, transportait l’énergie vibrante et frémissante à travers les lieues qui séparaient Nazareth de Damas.

Ce bon prêtre, maintenant encore, n’avait pas fini de s’accoutumer à cette machine extraordinaire, inventée depuis plus d’un siècle, et amenée, — depuis lors, à un merveilleux degré de perfection : cette machine qui, à l’aide d’un poteau, d’une pelote de fil, et d’une boîte de roues, parlait, à travers les espaces du monde, à un petit récepteur de métal.

L’air était étrangement froid, en comparaison de la chaleur qui avait précédé et qui allait suivre ; et le prêtre frissonnait un peu, debout sur le toit, pendant qu’il considérait, tour à tour, la figure immobile assise devant lui, et, au-dessus de lui, la voûte énorme du ciel qui, en ce moment même, passait d’une lumière décolorée et froide à des nuances tendres de jaune, à mesure que l’aube pointait au delà du Thabor et de Moab. Du village voisin s’élevait le chant d’un coq, aigu et cuivré comme le son d’une trom-