Page:Benson - Le Maître de la terre.djvu/327

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pette : un chien aboya, et, de nouveau, se tut ; et puis tout à coup, la sonnerie brève du timbre attaché au rebord du toit rappela le rêveur à la réalité, et lui annonça que son travail allait commencer.

En effet, le pape, après avoir encore pressé le levier, et attendu la réponse d’une seconde sonnerie, se leva, et fit signe à son compagnon de prendre sa place.

Le Syrien s’assit, non sans avoir d’abord jeté le manteau sur les épaules de son maître ; après quoi, il attendit que celui-ci se fût installé sur une chaise, placée de telle façon, auprès de la table, que les deux visages se faisaient vis-à-vis. Et ainsi il resta, ses gros doigts bruns posés sur les rangées de touches, les yeux fixés sur le visage du pape ; et il lui sembla que ce beau visage, parmi les plis du capuchon qui l’entourait, était plus pâle que jamais. Dans cette fraîche lumière de l’aube, les sourcils noirs, arqués, accentuaient cette impression de pâleur ; et les lèvres même, fermes et fines, s’apprêtant à parler, avaient une blancheur exsangue que le prêtre ne se souvenait point d’avoir jamais vue. Sylvestre tenait toujours son papier à la main, et ses yeux, maintenant, y étaient fixés.

— Assurez-vous bien que c’est le cardinal ! dit-il, brusquement.

Le prêtre frappa une question ; et, en remuant les lèvres, lut le message qui venait se précipiter, nettement imprimé, sur la grande feuille de papier blanc