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Page:Benson - Le Maître de la terre.djvu/343

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tiques à ceux de l’une des trois divisions du monde à qui cet État se rattachait ; et ce premier degré de l’humanisation définitive s’était accompli depuis environ un demi-siècle déjà. Mais le second degré, la réunion de ces trois divisions en un même tout, résultat infiniment supérieur au précédent, puisque les intérêts en conflit étaient incalculablement plus considérables, cette œuvre-là avait été accomplie par une seule personne, qui avait brusquement émergé de l’humanité à l’instant même où un rôle comme celui qu’elle avait joué s’était trouvé nécessaire. Et, dans ces conditions, étant donnée l’énormité du bienfait conféré aux hommes par ce personnage, ce n’était point, certes, demander beaucoup que d’exiger que tous les hommes approuvassent sa volonté, son jugement, dans une matière où, de la façon la plus évidente, il ne s’agissait encore que de leur salut. Ainsi ce premier argument était un appel à la confiance du cœur.

Le second grand argument s’adressait à la raison. La persécution, comme le reconnaissaient tous les esprits éclairés, était la méthode employée par une majorité d’hommes cruels et ignorants, qui désiraient imposer, de force, leurs opinions à une minorité se refusant à adopter spontanément ces opinions. Le caractère particulier de malveillance de la persécution, telle qu’elle avait existé dans le passé, n’avait point consisté dans l’emploi de la force, mais dans l’abus qu’on en avait fait. Qu’un royaume quel conque, par exemple, voulût dicter ses opinions