Page:Benson - Le Maître de la terre.djvu/375

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convulsivement, sous ses mains ; mais elle put, sans résistance, la réinstaller au fond du fauteuil.

— Les lumières ! les lumières ! sanglotait Mabel.

— Et vous allez me promettre de vous calmer, n’est-ce pas ?

Elle promit, d’un signe de tête ; et la garde se dirigea vers un coin de la pièce, avec un bon sourire indulgent. Combien de fois, déjà, elle avait assisté à des scènes analogues ! Dès l’instant suivant, toute la chambre fut ensoleillée d’une exquise lumière. Mais la garde, en se retournant, vit que Mabel avait rapproché son fauteuil de la fenêtre, et, les mains tordues, recommençait à considérer le ciel, par-dessus les toits.

— Ma chère enfant, lui dit-elle, vous êtes au bout de vos nerfs ! Voulez-vous que je ferme les volets ?

Mabel leva les yeux sur elle. Oui, certes, la lumière l’avait sensiblement rassurée. Son visage restait toujours blême et égaré, mais ses yeux reprenaient une expression plus tranquille.

— Sœur Jeanne, — dit-elle d’une voix défaillante, — je vous en prie, regardez encore, et dites-moi si vous ne voyez rien ! Si vous me dites qu’il n’y a rien, je croirai que c’est moi qui deviens folle !

Mais non, il n’y avait rien. Le ciel était un peu sombre, comme si une tempête se préparait ; mais on distinguait, tout au plus, un voile de nuages, et la lumière était à peine légèrement teintée de taches foncées ; c’était, exactement,