Page:Benson - Le Maître de la terre.djvu/389

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ils s’étaient étonnés de ce temps monstrueux : et sans doute ils s’étaient amusés, avec toute la ville, du conflit, de jour en jour plus aigu, entre les plus infaillibles des météorologistes : mais, en ce moment, ils n’y pensaient guère. La prochaine venue du Président était un sujet qui, toujours, réduisait au silence même les plus loquaces.

Une minute exactement avant l’heure, de nouveau, un timbre sonna, sonna quatre fois, et s’arrêta. Dès le premier coup, tous les assistants s’étaient tournés vers la haute porte pratiquée derrière le trône présidentiel. Un silence de mort régnait au dedans, comme aussi au dehors, car les grands bureaux du gouvernement se trouvaient, tous, abondamment pourvus d’appareils amortissant le son ; et il n’y avait pas jusqu’aux roulements des énormes automobiles, dans les rues voisines, qui fussent en état de transmettre une vibration à travers les couches de caoutchouc sur lesquelles reposaient les murs. Un seul bruit pouvait pénétrer à White-Hall : celui du tonnerre, — les ingénieurs ayant toujours, jusqu’alors, malheureusement, échoué dans toutes leurs entreprises contre lui.

Mais, en cet instant d’attente, ce fut, de nouveau, comme si un voile supplémentaire de silence était tombé sur la salle ; et puis la porte s’ouvrit, et une petite figure entra, précipitamment, suivie d’une autre figure en écarlate et noir.