Page:Benson - Le Maître de la terre.djvu/410

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s’était produit. Du coin où il gisait, ses yeux alourdis, lorsqu’il les releva, rencontrèrent un éclat qui leur parut impossible à soutenir ; mais le prêtre, dès la minute suivante, découvrit que cet éclat se réduisait simplement à la flamme d’une chandelle, derrière laquelle brillaient deux énormes yeux noirs. Le Syrien comprit, et se releva précipitamment : c’était le messager de Damas qui, ainsi que cela avait été arrangé la veille, venait le réveiller, après être resté auprès du pape durant toute la nuit.

En traversant la terrasse, il regarda autour de lui ; et il lui sembla que l’aube devait être venue, car le sinistre ciel, au-dessus de lui, était enfin devenu visible. Une voûte énorme, opaque et couleur de fumée, se recourbait jusqu’à l’horizon spectral, de l’autre côté de la plaine, où les monts lointains projetaient des formes aiguës, comme découpées dans une feuille de papier. Devant lui apparaissait le Carmel, ou, du moins, il supposait que c’était cette montagne, quelque chose comme le mufle et les épaules d’un taureau s’élançant en avant, et aboutissant à une descente brusque. Au delà, de nouveau, le gris lugubre du ciel : et il n’y avait pas de nuages, pas l’ombre d’une ligne ou d’une tache, pour rompre l’immensité du dôme fumeux sous le centre duquel, exactement, le toit de la maison semblait posé. Et puis, au moment où le Syrien jeta un coup d’œil vers la droite, avant de descendre les marches, il aperçut encore Esdraélon, s’étendant, sombre et morne, dans l’espace im-