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le maître de la terre

quelques mots qu’elle ne parvenait pas à comprendre. Un grand rugissement remplit tout le square ; les têtes se tournaient de tous côtés, comme des épis sous une tempête. Et puis on vit Olivier s’avancer de nouveau, faisant de la main un geste, comme pour désigner quelque chose, et criant des mots que sa mère n’entendait pas ; et la vieille dame se laissa retomber sur sa chaise.

— Ma chérie, qu’est-ce que c’est donc ? sanglotait-elle.

Mais Mabel, restée debout, continuait à tenir les yeux fixés sur son mari ; et, de nouveau, un murmure rapide de conversations et de cris bourdonnait dans la foule.

ii

Ce soir-là, chez lui, Olivier donna aux deux dames une explication complète de l’affaire, commodément installé dans son fauteuil, avec le bras droit bandé et maintenu par une écharpe.

Sa mère et sa femme n’avaient point pu l’approcher, au moment de la catastrophe ; mais un messager était venu leur apporter la nouvelle que le jeune orateur n’était blessé que légèrement, et que les médecins étaient d’accord pour n’éprouver aucune inquiétude.

— Oui, c’était un catholique ! expliquait Olivier. Et sans doute son attentat était prémédité, car on a trouvé son revolver chargé. Mais, cette