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l’avènement

fois, — ajouta-t-il, en souriant, à l’adresse de Mabel, — aucun prêtre de sa religion n’a eu le temps d’intervenir auprès de lui !

En effet, Mabel avait déjà lu, sur les placards télégraphiques, le sort du misérable.

— Il a été tué, étranglé, et foulé aux pieds sur-le-champ ! poursuivit Olivier. J’ai fait ce que j’ai pu pour le protéger ; vous avez dû voir comme je m’y suis employé ! Mais… au fait, peut-être vaut-il mieux pour lui qu’il ait eu moins longtemps à souffrir !

Mabel se pencha vers son mari.

— Olivier, dit-elle, je sais que ce que je vais dire va te paraître bien étrange, de ma part : mais… mais j’aurais souhaité qu’on ne le tuât point !

Olivier lui sourit amoureusement. Il connaissait la charmante tendresse de son cœur.

— Qu’est-ce que tu étais en train de dire, quand il a tiré ? reprit Mabel.

— Oh ! rien que de très banal. Je disais que Braithwaite avait fait plus pour le monde, par un seul discours, que Jésus et tous les saints réunis !

Le jeune homme s’aperçut, à ce moment, que les aiguilles à tricoter de sa mère s’arrêtaient de travailler, pour une seconde ; mais, aussitôt, elles se remirent en mouvement.

— Et comment a-t-on su que c’était un catholique ? demanda encore la jeune femme.

— Il avait un rosaire sur lui ; et, avant de mourir, il a encore eu le temps d’invoquer son Christ !