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SCIENCE DE LA MORALE. 117


et de gloire ne se lient pas à des actes sanglans ou funestes.

La réputation acquise par la bienveillance, est comme inaperçue, comparée a celle que des entreprises abominables et atroces ont procurée à certains rois.

Que faire, lorsque, malheureusement, de toutes ces choses magnifiques, si petite est la part qu’on peut se procurer par des moyens innocens, si grande par des voies coupables ? Que faire, sinon de présenter le portrait du vice et de la vertu dans le contraste de la beauté de l’une et de la laideur de l’autre ? Sinon dépeindre sous leurs véritables couleurs ces malfaiteurs près desquels un incendiaire ordinaire est aussi inférieur dans l’écheite du crime, qu’une petite quantité de mal sous une seule forme est inférieure à cette masse immense de fléaux de toute sorte que vomit sur un peuple la guerre civile ou étrangère ?

Peut-être dira-t-on qu’on fait servir ces colifichets à un but utile, l’intérêt national. Non, certes ; car ceux qui les préconisent ont grand soin de rejeter le mot vulgaire et sordide d’intérêt. Quel déclamateur parlera jamais de sacrifier la gloire à l’intérêt, l’honneur à la prudence ? Oh, que non pas ! Arrière la substance pour