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116 DÉONTOLOGIE.

La quantité de ces influences dont un souverain pourra disposer sera proportionnée à la quantité de puissance dont il est investi ; la puissance que lui et ses sujets possèdent relativement aux autres nations, la puissance qu’il possède lui-même par rapport à la nation à laquelle il commande. Or, le désir de posséder ces biens étant illimité, les efforts pour les obtenir deviennent pareillement illimités. De là, dans leur carrière dévastatrice, on voit déborder sans frein et sans contrôle les conquêtes sur l’étranger, les aggressions, les usurpations ; l’avilissement à l’intérieur, les déprédations à l’extérieur, et des actes qui, commis dans une capacité privée, porteraient le nom de crimes et en recevraient le châtiment.

Il est des cas, il est vrai, où il n’a pas été abusé du pouvoir ; où, au contraire, on l’a fait servir au bien public : c’est ainsi qu’on l’a quelquefois employé à établir à l’intérieur de sages lois ou à maintenir et manifester la justice nationale à l’étranger.

Mais ces cas sont rares, et plus rares encore ceux où la gloire, la célébrité, et toutes ces possessions brillantes, ont été recherchées et puisées à une source aussi bienfaisante.

Il est rare, en effet, que ces noms d’honneur