Page:Bentham - Déontologie, ou science de la morale, tome 1.djvu/61

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
45
SCIENCE DE LA MORALE.

inutilité, n’a pas été trouvé applicable à tous les cas où le principe lui-même est mis en opération.

En quelques circonstances, il paraît trop faible pour exprimer la force obligatoire dont il est désirable qu’il donne l’idée. L’esprit ne se trouvera pas satisfait d’expressions telles que celle-ci : « il est inutile d’assassiner », ou celle-ci : « Il serait utile d’empêcher l’assassinat. » Il en est de même du crime de l’incendiaire ou de quelques autres grands attentats. De là l’insuffisance de ce mot dans le domaine de la législation.

Les principes de l’ascétisme et du sentimentalisme étant dans un état de rivalité avec le principe de l’utilité, l’emploi de ce terme pourrait, en toute occasion, servir de prétexte pour rejeter des propositions qui, sans cela, eussent été admises ; il présuppose, pour ainsi dire, la vérité de la doctrine de l’utilité.

Dans le mot convenance, et ses dérivés convenable, inconvenable, nous trouvons toutes les conditions requises ; c’est une émanation naturelle de la Déontologie, ou science de ce qui est bien.

On ne saurait rien objecter à ce mot, sous le rapport de la force de l’expression. Il n’est pas