Page:Bentzon - Le Roman d’un muet, 1868.djvu/106

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Ainsi rien n’était changé dans ses habitudes ; mon départ n’en avait pas troublé le cours uniforme ; je la trouvais déjà résignée, consolée peut-être ? Le reproche que je lui adressai mentalement l’atteignit, car elle se leva, courut à la fenêtre et sembla chercher au dehors ; mais la nuit était profonde et j’avais ramené sur moi le contrevent. Peu m’importait d’ailleurs d’être aperçu. La seule crainte de ne surprendre chez elle qu’un mouvement de frayeur m’empêchait de me montrer.

Elle respira quelques bouffées d’air avec une sorte de soulagement, tout en détachant de ses cheveux les épingles qui les retenaient. Une à une, ces tresses que j’avais toujours vues tordues en diadème autour de son front, se déroulèrent jusqu’à terre. Elle ne pouvait plus les rassembler, tant leurs ondes étaient