Page:Bentzon - Le Roman d’un muet, 1868.djvu/118

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gère ; néanmoins, en la touchant, un tardif pressentiment me saisit. Il me sembla que l’adresse originale, tremblée au point d’être illisible, avait été rétablie à quelque bureau de poste, de la main d’un commis… Non, cela ne se pouvait… cela était pourtant ! D’un regard j’embrassai les quatre pages : je les relus plusieurs fois sans comprendre, oppressé par un ravissement qui le disputait à la stupeur :

« C’est une sorte de testament que vous recevez là, disait Jane.

» Je m’en vais. Pour combien de temps ? Dieu le sait. Mais la distance déjà mise entre nous me permet de vous faire, sans trop de honte, un aveu qui me donnera du courage. D’abord, laissez-moi vous demander pardon des chagrins que, sans le vouloir, je vous ai