Page:Bentzon - Le Roman d’un muet, 1868.djvu/119

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causés à vous aussi. J’étais si loin de comprendre que ma présence pût prêter au reproche et au scandale ! Il me paraissait si simple de me laisser traiter en enfant gâté, de vous marquer ma reconnaissance en ne comptant plus vos bienfaits ! Je ne sais rien du monde ; mon oncle ne m’avait pas mise en garde contre cette admiration et cette tendresse qu’il trouve criminelles aujourd’hui. Comment aurais-je eu des scrupules ? Ma conscience ne me dictait qu’un devoir : celui de vous aimer beaucoup, vous qui m’aviez presque consolée d’être orpheline ; et c’était si facile d’obéir ! Je n’avais jamais connu d’homme aussi beau que vous ; je découvris bientôt qu’il n’en existait point de meilleur ni de plus malheureux. Que de raisons pour faire de vous mon ami !

» Vous avez été le premier… vous serez le