Page:Bentzon - Le Roman d’un muet, 1868.djvu/121

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vous disant : à demain ! — vieillir en vous servant.

» Quand madame de Brenne, qu’il faut remercier sans doute de m’avoir désabusée, quelque mal que cela ait pu me faire, est venue me parler de ma réputation, de l’honneur de mon oncle, de votre rang, de mille choses auxquelles je n’avais jamais songé, me prouvant avec beaucoup de logique et de douceur qu’une fille de mon âge ne pouvait demeurer auprès d’un jeune homme sans donner lieu à de méchants propos, je me suis étonnée d’abord, et puis… N’allez-vous pas aussi me croire folle, de la plus sotte folie, la présomption ? C’est encore la faute de mon éducation, des mœurs de mon pays, de la simplicité de ma pauvre mère qui, ne prévoyant pas que je lèverais jamais les yeux si haut, avait coutume de me