Page:Bentzon - Le Roman d’un muet, 1868.djvu/120

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seul. Il n’y aura jamais que votre nom d’écrit sur une page blanche à côté de celui de Dieu, qui ne me punira pas de vous avoir aimé autant que lui, puisque toutes ses grâces me sont venues par votre intermédiaire.

» Figurez-vous, Émile (je vous en prie, laissez-moi vous donner tout haut ce nom que si souvent j’ai murmuré à votre oreille, profitant de ce que vous ne pouviez m’entendre ; j’ai tant de plaisir à vous parler une fois comme si j’étais réellement votre sœur !) Figurez-vous que notre belle et tranquille histoire m’avait paru devoir être sans fin. J’aurais été un arbrisseau de mon jardin, une pierre de ma maison, que je ne me serais pas crue mieux fixée à N*** ; j’espérais m’éveiller toujours avec cette assurance délicieuse de vous voir le matin, m’endormir tous les soirs en