Page:Bentzon - Le Roman d’un muet, 1868.djvu/125

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dévoré de remords, au désespoir du mal qu’il s’accusait d’avoir fait et résolu à le réparer.

Il refusa énergiquement de me dire où se cachait sa nièce ; c’était pour lui un cas de conscience et de dignité, un pacte conclu avec M. de Brenne. Je voyais cependant quelle lutte livrait à son orgueil un attendrissement plus fort que tous les sophismes dont il s’était cuirassé.

J’épuisai les supplications, les menaces, je me mis à ses genoux ; mais on l’avait accusé de complicité dans une basse intrigue, et il n’eût pas cédé quand l’existence même de sa fille d’adoption eût été en jeu. Toute la grandeur de ce caractère, humble à la surface, éclata dans une résistance vraiment stoïque.