Page:Bentzon - Le Roman d’un muet, 1868.djvu/136

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mais lire le Coran, et, quant aux yeux noirs, les seuls que j’aie achetés là-bas, sont ceux d’une cuisinière abyssinienne à qui j’ai accordé généreusement la liberté avant mon départ. Si jamais je prends femme, ce qui est peu probable, car je n’ai guère l’espoir de faire des conquêtes, tel que me voici, ce sera une Française unique et légitime, qui puisse servir de mère à Blanche.

— Te marier !… volontairement… à vingt-huit ans !

— Tu me rajeunis. Tout est vieux en moi : l’esprit, le caractère ; le corps est bien cassé aussi, va ! Il y a des climats qui entassent en quelques mois beaucoup d’années sur votre tête.

— Eh ! mais tu me fais l’effet de porter sur la tienne les quarante siècles contemplés par