Page:Bentzon - Le Roman d’un muet, 1868.djvu/144

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

placide du jeune d’Aubray une expression d’ébahissement impossible à rendre.

— Tu commettras une mauvaise action si tu te maries dans des dispositions semblables, dit Félix.

— C’est ce que je tâcherai de faire entendre à ma mère, mais la pauvre chère aveugle croit Suzanne capable d’opérer des miracles.

— Enfin, quelle personne est-ce donc que mademoiselle de Vallombre ?

— Je te l’ai dit : Point jolie, gauche et timide. Une bonne petite créature, d’ailleurs, qui passe ses matinées à visiter les pauvres, ses journées à parcourir les environs un carton à dessin sous le bras, car elle a un grand talent de peinture. Encore un grief. Je déteste le génie chez les femmes ; c’est toujours un prétexte pour n’avoir pas d’esprit.