Page:Bentzon - Le Roman d’un muet, 1868.djvu/161

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— Elle a passé toute la matinée dans son atelier, répondit pour elle madame de Vallombre.

— Ah ! voilà un point sur lequel vous pourrez vous entendre, s’écria Gaston. La peinture ! c’est le début de toutes les graves folies de Félix. Figurez-vous qu’il voulait être artiste… le premier pas était franchi. Il avait obtenu un prix de Rome et du succès à deux expositions successives. Pour mûrir son talent, il a voulu l’exposer au soleil d’Orient, et là le découragement l’a pris. Il a jeté ses pinceaux qui ne traduisaient pas assez éloquemment ses enthousiasmes et il a passé des arts à la science.

— Il n’y a que le vrai mérite qui se laisse aller à ces découragements-là, dit Suzanne. Moi, quand j’ai reproduit tant bien que mal la fleur que j’aime ou un site qui me plaît,