Page:Bentzon - Le Roman d’un muet, 1868.djvu/163

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Cette muette prière, ce sourire plein de bienveillance et de respect, cette innocente complicité dès le premier instant de leur rencontre, fit tout à coup deux amis de ces deux êtres qui se connaissaient à peine, et la soirée se ressentit de leur entente tacite ; elle fut joyeuse, intime. Bien qu’il se moquât de lui-même en se traitant de pédant, et pour cela même, Félix, loin d’être affecté ou sérieux à l’excès, avait tout l’entrain de son âge. Sa bonhomie fit la conquête de toute la maison, à l’exception peut-être de madame de Vallombre, qui ne le trouva pas suffisamment homme du monde, c’est-à-dire empressé auprès d’elle.

Suzanne observa qu’il s’effaçait toujours devant Gaston, provoquant pour lui les occasions de briller, de déployer sa verve ; elle lui en sut gré, de même qu’elle lui sut gré