Page:Bentzon - Le Roman d’un muet, 1868.djvu/164

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des éloges accordés aux albums qu’elle fit passer sous ses yeux. Ce n’était pas vanité de sa part ; les compliments la touchaient peu d’ordinaire et elle n’attribuait aucune valeur aux compositions ingénieuses que trouvait facilement son crayon ; mais ces éloges lui étaient prodigués devant Gaston, et elle les savourait avec délices en songeant qu’il les entendait.

Madame de Vallombre étouffa cependant un léger bâillement.

— Vous aimez les dessins de Suzanne, dit-elle. Moi je maudis cette idée fixe qui l’absorbe. Il n’y a pas de talent plus égoïste que celui-là, d’occupation qui puisse isoler davantage. L’humeur sauvage de ma fille est-elle la cause ou l’effet de cette passion dominante ?

Suzanne répondit par un regard froid et un