Page:Bentzon - Le Roman d’un muet, 1868.djvu/172

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Il se rengorgea sur cette belle parole.

— Et puis, dit la comtesse, que peut-on craindre avec notre pauvre fille ? Elle est possédée tout entière par un de ces sentiments exclusifs qui ne viennent qu’aux organisations froides et qui les occupent assez pour les empêcher de s’apercevoir qu’il existe des hommes au monde, hormis un seul.

Sur ce dernier point, elle avait raison ; la meilleure sauvegarde pour une femme est un grand amour.

À deux mois de là, le 15 août, on célébrait la fête de madame de Vallombre. Il y eut gala, spectacle, bal et feu d’artifice, car la grande affaire était d’éblouir et de faire mourir d’envie tous les châtelains du voisinage. La comtesse sortait, comme une rose épanouie, d’un flot de dentelles d’argent ; elle éclipsa toutes