Page:Bentzon - Le Roman d’un muet, 1868.djvu/176

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paysans s’y livraient à une contredanse animée.

— Il y a encore trop de bruit ici, dit Suzanne en se dirigeant vers la terrasse.

Les girandoles de feu courant d’un arbre à l’autre commençaient à s’éteindre et cédaient la place à un crépuscule voilé. La musique n’arrivait plus que faiblement, par lambeaux ; on ne voyait du château qu’une lueur rouge qui se reflétait dans le fleuve.

Suzanne s’assit sur un banc, à l’endroit même où Félix l’avait aperçue pour la première fois, et il se tint debout auprès d’elle, n’osant interrompre sa rêverie.

— Mon père assurait ce matin que vous vouliez bientôt quitter le pays. Il se trompait, n’est-ce pas ?

— Non, malheureusement, mademoiselle ; malgré la charmante hospitalité que j’ai trou-