Page:Bentzon - Le Roman d’un muet, 1868.djvu/175

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bray, ce bruit d’orchestre et de parquets foulés, ces pirouettes de robes de gaze, ce va-et-vient de diamants et de révérences, ces parfums chauds, ces lustres qui aveuglent ? Regardez les paysans, là-bas, sur la pelouse… à la bonne heure ! c’est du plaisir ! Votre bras, ajouta-t-elle en jetant sur ses épaules une mante de cachemire blanc.

Félix poussa une porte-fenêtre et l’air tiède du dehors entra avec l’odeur des orangers. Le ciel était bleu, bleu partout, d’un bleu noir. Dans les bosquets, aux branches des arbres, sous la feuillée sombre, les lanternes vénitiennes et les verres de couleur étincelaient comme des lucioles.

Ils descendirent le perron et marchèrent quelques minutes, sans échanger un mot, dans la grande allée qui s’étend devant le château. Les