Page:Bentzon - Le Roman d’un muet, 1868.djvu/178

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fixer ici ? que son congé va finir bientôt, et que seules, sa mère et moi, nous ne parviendrons peut-être pas à le retenir ? Écoutez, je n’ai jamais dit à qui que ce soit ce que je redoute, ce que je souffre, mais vous pourrez me conseiller, et avec vous, je n’ai pas peur. Il est question, vous le savez, de notre mariage, comme d’un événement prochain. J’y ai pensé quelquefois avec bonheur, mais bien plus souvent encore avec angoisse, car Gaston est dominé, à mesure que l’époque fixée approche, par quelque peine secrète ; il y a bien longtemps que je crois m’en apercevoir ; cet hiver, à Paris, le doute ne m’a plus été permis. Il parlait sans cesse de sa carrière, et avec quel enthousiasme ! Comme le mariage doit l’arracher à cet état qu’il adore, il en repousse l’idée ; c’est trop clairement prouvé.