Page:Bentzon - Le Roman d’un muet, 1868.djvu/179

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Jamais elle n’avait parlé avec autant de chaleur. Félix ne la reconnaissait plus.

— S’il s’agit de vous servir, je resterai, mademoiselle, mais je crois que vous exagérez mon utilité et les soucis de Gaston.

Elle secoua la tête.

— Comment ne lui feriez-vous pas tout oublier ? En admettant même qu’il soit assez fou pour regretter quelque chose, ses regrets ne dureront pas auprès de vous.

— Ah ! dites-moi cela encore ! J’ai tant besoin d’être rassurée. Il m’aime, n’est-ce pas ? et je me forge des chimères quand il m’arrive de trembler pour l’avenir ? Si vous saviez les terreurs qui s’emparent de moi ! comme il me semble que je ne suis pas la femme qui lui convient ! Il a le droit d’être exigeant ! Le monde l’a traité en enfant gâté cela de-