Page:Bentzon - Le Roman d’un muet, 1868.djvu/190

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ministre. Je vous sais gré de ce sacrifice.

Gaston mordit sa moustache et se mit à marcher dans la chambre. Il songeait à toutes les ruses, à toutes les supplications que sa mère avait employées pour obtenir qu’il fît cette démarche dont il se repentait amèrement.

Suzanne l’observait.

— Mais j’ai vu aussi, continua-t-elle, que vous aviez demandé des conseils au général, plutôt qu’exprimé une volonté formelle, car il ne tarit pas en exhortations, en appels à votre honneur, en prières de réfléchir mûrement avant de briser votre avenir sans retour. Et puis il vous annonce, pour achever de vous ébranler, le départ prochain de votre régiment… Que pensez-vous des conseils du général P. ?

Elle parlait avec le sourire malin d’une