Page:Bentzon - Le Roman d’un muet, 1868.djvu/205

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

effet, indéchiffrable, car pendant cinq minutes elle promena sur les premières pages un regard rapide, effaré, sans paraître se souvenir que madame de Vallombre attendait.

— Eh bien, Suzette ?

— Un instant encore, madame, je ne peux lire, je ne vois pas… je…

Elle se redressa tout à coup, blême, un cri sur les lèvres :

— Oh ! ce n’est pas possible ! il n’a pas écrit cela ! ce papier ment ! mon Dieu !

Tandis qu’elle cachait en sanglotant sa tête entre ses mains, madame de Courvol, comme galvanisée par l’émotion dont elle ressentait le contre-coup, s’était levée brusquement :

— Oh ! ma pauvre amie ! ne lisez pas !

Elle n’eut pas la force de lui disputer la fatale lettre :