Page:Bentzon - Le Roman d’un muet, 1868.djvu/246

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les vêtements ondoyaient au vent ; sa sagesse matinale s’évanouit comme par enchantement dès qu’il eut reconnu Suzanne, et, sautant par la fenêtre, il courut à elle sans savoir comment il l’aborderait, ni ce qu’il allait lui dire.

Elle marchait absorbée en elle-même comme une somnambule ; mais elle devina d’intuition la présence de Gaston, car avant qu’il l’eût rejointe, elle s’arrêta et tourna la tête de son côté. — Ils se regardèrent, sans mot dire, effrayés du changement que cette brûlante veille avait produit en eux.

— Pourquoi êtes-vous ici ? demanda Suzanne.

— Et vous ? répliqua Gaston.

Elle était enveloppée d’un peignoir qui la garantissait mal du froid extérieur et d’un frisson nerveux. Ses dents claquaient.