Page:Bentzon - Le Roman d’un muet, 1868.djvu/274

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sur le bord d’une pièce d’eau, qui scintille dans les intervalles que laisse le branchage pressé d’une avenue de tilleuls, les petites grenouilles d’été jasent de leur douce voix ; à gauche, la grande montagne bleue regarde curieusement par-dessus le mur qui n’est que fleurs et mousse. L’air vif des alentours n’arrive qu’adouci, tamisé par les forêts voisines. Des troupeaux escaladent les prés dont sont recouverts les escarpements qui encaissent Alligny, de trop près peut-être, mais c’est encore là un de ces défauts qu’on aime. Toutes les cimes pressées les unes contre les autres semblent s’être réunies, comme des sentinelles vigilantes, pour protéger et faire respecter le tombeau de la vieille seigneurie morte de sa belle mort.

Une admirable journée d’été s’éteignait