Page:Bentzon - Le Roman d’un muet, 1868.djvu/28

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fantaisie lui avait traversé la tête, sûr de tous les suffrages ; mais il trouva de rudes adversaires dans le camp des bourgeois auxquels il n’avait pas pensé ; les votes se ressentirent de cette influence hostile ; deux élections se succédèrent sans lui apporter autre chose qu’un déboire. Il ne se découragea pas, et bien conseillé par sa finesse, flatta l’ennemi qui vit avec surprise s’ouvrir devant lui un salon jusque-là fermé à la roture. Dîners, réceptions, courbettes au préfet, largesses habilement répandues, M. de Brenne n’épargna rien, il accorda même la permission longtemps refusée de livrer deux fois la semaine son parc à la curiosité des visiteurs, et se brouilla résolûment avec deux ou trois vieux amis qui ne lui pardonnaient pas ces sacrifices, récompensés d’ailleurs par l’estime générale. L’année