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Page:Bentzon - Le Roman d’un muet, 1868.djvu/280

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péniblement avec son élégance d’un autre siècle.

— Et le portrait ? demandai-je.

Le jour qui baissait n’arrivait plus aux noires profondeurs de cette grande pièce ; je n’avais donc pas remarqué en entrant une porte masquée que surmontait dans son cadre aux dorures ternies, le portrait mystérieux.

J’ouvris les fenêtres, et un rayon de soleil qui vint le frapper en plein, me permit d’examiner à mon aise.

C’est une femme triomphalement assise, avec le grand air de ce temps-là, sur un fauteuil que dissimule la flottante draperie bleue agrafée à son épaule et qui forme autour d’elle des plis dignes de draper Diane chasseresse, Vénus couronnée, ou toute autre déesse. Un long corsage de brocart rose à ramages, un peu pâlis,