Page:Bentzon - Le Roman d’un muet, 1868.djvu/279

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portes : beaucoup de noix, de haricots secs meublant ce corridor, un rat qui me passe entre les jambes, voilà mes impressions de voyage pendant mon ascension. La chambre dans laquelle on me fit entrer était de forme ronde, avec un plafond très-élevé, où s’entre-croisaient de grosses poutres. — Sur la cheminée reste encore une immense glace brisée en deux morceaux, et un petit reliquaire en bois peint, dont les couleurs s’écaillent de tous côtés. À droite de la cheminée, un meuble vieux chêne, de bon style, mais aux moulures presque effacées ; en face un grand lit sculpté et doré sur fond blanc mat, qui avait dû être autrefois ce qu’on appelait un lit à l’Ange et auquel manquait un pied ou deux ; il apparaissait à demi-caché sous des rideaux de toile de coton rouge, dont la vulgarité toute moderne contrastait