Page:Bentzon - Le Roman d’un muet, 1868.djvu/287

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l’absence d’oreiller ; puis mes yeux rencontrant de nouveau ceux de la dame :

— Elle semble vraiment stupéfaite et courroucée de ma présence, reprenait l’imagination, sans souci du malaise de mon pauvre corps que meurtrissaient des draps de toile à voiles tendus sur des planches.

Seriez-vous donc prude, madame ?

Non, ce n’est pas là un défaut de votre époque, et votre physionomie n’a d’ailleurs rien de sévère. Mais après tout, la vertu la moins revêche peut bien se scandaliser de voir un homme couché dans son lit, sans permission. M’auriez-vous seulement permis de figurer au dernier rang des courtisans qui venaient saluer votre grand lever ? Étiez-vous coquette ? Étiez-vous tendre ? Il y a plus de tendresse que de coquetterie dans toute votre personne.