Page:Bentzon - Le Roman d’un muet, 1868.djvu/308

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retardé. Lucienne restait plongée dans un accablement contre lequel mes caresses devenaient impuissantes, et dont quelques lettres qu’elle me cachait à moi-même, parvenaient seules à la tirer. En attendant toujours mon rival, je m’ennuyais à Paris, dans la retraite où j’avais d’abord essayé de vivre. Ce n’était point la peine vraiment d’avoir quitté Alligny !

» Peu à peu je m’abandonnai aux conseils de ma belle-sœur qui m’engageait à me dissiper, je me laissai présenter à Versailles, entraîner dans le monde, et il faut bien convenir que j’y eus des succès. L’enivrement fut complet pour moi ; il me fit oublier toutes mes tristesses, même l’ingratitude de Lucienne ; je ne rêvai plus que plaisirs et passe-temps. Les leçons d’autrefois me restant dans l’esprit, aucun de