Page:Bentzon - Le Roman d’un muet, 1868.djvu/324

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elle ne demandait qu’à être trompée. Elle crut et pardonna. »

— Mais lui ?

— Il avait lu dans mes yeux que je serais inflexible. Pourtant il voulut me voir, écrire, se justifier. Je tins ma porte impitoyablement close, je lui renvoyai ses lettres. Si je m’étais retrouvée en face de lui, si j’avais seulement consenti à lire un mot de sa main, j’étais perdue.

— Il a dû souffrir autant que vous !

Elle sourit d’un sourire navré cette fois.

— Lucienne était aussi jolie que moi, plus jeune ! Elle avait failli mourir d’amour pour lui ; il n’en faut pas tant pour consoler un homme.

— Et vous vous êtes consolée aussi ?

— Je ne sais si j’y serais parvenue… Les