Page:Bentzon - Le Roman d’un muet, 1868.djvu/42

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femmes enfouies dans les dentelles, les tulles et les fleurs, si coquettes que parfois l’une d’elles daignait l’être avec moi, comme si j’eusse été un cavalier acceptable. À la chasse, je ne m’écartais guère du char-à-bancs de madame de Mareuse ; j’avais des aspirations pleines d’espoirs inquiets vers l’avenir, auquel naguère j’évitais de songer, le sachant condamné d’avance ; le repos m’irritait ; les journées que je ne passais pas à Belles-Aigues étaient des journées perdues, et une figure, toujours la même, hantait mon sommeil avec une telle persistance, que souvent je fermais les yeux, dans le seul but de la retrouver. Cette figure était correcte comme une médaille grecque, d’une pureté de teint qui faisait penser aux types du Nord, pétris de neige et de soleil pour rayonner dans les brumes de