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IV


L’année de ma majorité est restée dans mes souvenirs comme la plus désolée de toutes, une seule exceptée, qui semble n’avoir pas eu de fin, car mon deuil est toujours d’hier.

Les chasses, les soupers, les sauteries se succédèrent cet automne-là, au château de Belles-Aigues, chez la baronne de Mareuse, tutrice depuis peu d’une jeune parente, et à l’étonnement de tous et de moi-même, je m’élançai dans ce tumulte mondain avec une sorte de frénésie. Si farouche jusque-là, je ne connaissais plus de plaisir comparable à celui de passer la soirée au milieu d’un cercle de