Page:Bentzon - Le Roman d’un muet, 1868.djvu/63

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Gérard et de rester devant la glace de sa chambre, absorbé dans ma propre contemplation. Je retrouvais sa figure. Quant à son âme, elle m’habitait, j’en sentais l’influence permanente.

On conclut généralement que j’avais perdu la raison. Ce bruit arriva jusqu’à M. de Brenne, qui daigna venir s’assurer lui-même de mon état, avec l’intention suggérée par ma belle-mère, comme je le sus plus tard, de m’enfermer dans une maison d’aliénés ; mais il lui parut que j’étais assez calme pour demeurer sous la surveillance de Furey, et il repartit bien vite. Après trois jours passés en sa compagnie, à écouter ces non-sens que les gens qui commencent à oublier distribuent, sous forme de recettes de résignation, à ceux qui sont encore au vif de la souffrance, je trouvai