Page:Bentzon - Le Roman d’un muet, 1868.djvu/75

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

fruits. Jane avait arrangé l’intérieur avec cette science du confort qui appartient à ses compatriotes, et qu’ils ont exportée dans leurs colonies ; on voyait au premier coup d’œil qu’il s’y joignait un sentiment, moins particulièrement britannique, de l’élégance et du pittoresque. En passant devant la porte de sa chambre, elle l’avait poussée par un geste de pudeur qui eût paru excessif chez une Parisienne, mais qui de sa part fut naturel et charmant. Je ne vis donc que le classique parloir, la plus belle pièce du logis, dont elle avait fait à la fois son boudoir, son jardin d’hiver et son musée. Les rideaux étaient hermétiquement fermés en signe de protestation contre le mauvais temps ; de grands paravents à peintures de personnages cachaient une partie des murs. Autour du perchoir de deux perroquets